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Qu'il fait bon dans mon moulin
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27 janvier 2016

A matter of time, une question de temps

 

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  A Matter of Time : le 27 janvier le jour international de la Shoah 

 

En ce jour international commémorant La Shoa, je me joins au Président de l’Etat d’Israël,  Rubi Rivline  à la lecture du Kaddish. J'allume une chandelle en souvenir de six millions de Juifs tués durant la seconde guerre mondiale.

Je mets en marche un  film : « A Matter of Time, une question de temps » ; car c'était une question de temps, l'extermination du Judaïsme Nord-Africain était en route, nous savons été ratés de peu.  Désarmante a été l'attitude du Résident Général Français à Tunis qui aurait pu empêcher l'invasion allemande vu la supériorité numérique de l'armée française en Tunisie, attitude comparable seulement à celle du Bey  Tunisien qui n'a pas levé un pouce afin de protéger ces sujets Juifs tunisiens. Révoltante a été la conduite du Judenrath, le Comité Israélite ayant fourni aux Allemands les listes de « volontaires » aux travaux forcés, listes qui ne comprenaient ni les riches et ni intellectuels.

L'écrivain Albert Memmi (auteur de la statue de sel) étant contre cette politique s'est engagé aux camps de travaux de son propre gré.  

Afin de vous mettre dans l’actualité de ces jours tragiques, je vous conseillerais  de lire :   « La villa Jasmin » de Serge Moati (fils), une œuvre éclairant  la question. 

Le  film « A Matter of Time » produit par Alain Jacubovicz et Tsvika Sheffy comprend deux parties : la première «  From Tripoli to Bergen-Belsen »", mise en scène par Marco Carmel, et la seconde «  Invasion at Tunisia », mise en scène par Serge Ankri.  Le conseiller historique du film est le Docteur Réouven (Roger) Cohen.

La tension qui en général divise les metteurs en scène et les conseillers historiques, les premiers parlants cinémas et les secondes fidélités aux faits historiques, a donné naissance cette fois à un documentaire intéressant, où l'empreinte du conseiller historique semble avoir été déterminante. En effet, la réalité historique que ce film retrace, explique nombre de questions qui avaient été laissées jusqu'à ce jour, en suspens pendant la période du régime de Vichy et de l'invasion nazie en Afrique du Nord.  

J'ai vu trois fois ce film en deux jours, sans doute pour mieux comprendre notre histoire de Juifs Nord-Africains, ou peut être afin de calmer ma conscience du fait que j'ai toujours rejeté ce sujet dans le fin fond de ma mémoire.

Tout commence avec les décrets du gouvernement de Vichy, dont l'un est la suppression de la nationalité française aux Juifs Algériens. La France sous le régime de Vichy traite de l'histoire de la France entre 1940 et 1944, lorsque le pays est sous domination allemande après la défaite militaire de juin 1940 (défaite voulue sans doute d’office par le gouvernement français). Les Allemands qui occupent d'abord la partie nord, et à partir de novembre 1942, le pays tout entier, laissent en place l'administration française sous l'autorité d'un gouvernement français dirigé par le maréchal Pétain et installé à Vichy.

Le régime de Vichy est le nom généralement donné au régime qui s'est substitué à la Troisième République, sous le nom d' « État français » et qui détiendra le pouvoir jusqu'à la Libération, en août 1944, avant d'être remplacé par le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) dirigé par le général de Gaulle. Dès juin 1940, Pétain met en œuvre une Collaboration avec les Nazis, et celle-ci prendra plusieurs formes au cours de la guerre, dont les rafles de Juifs organisées par la police française.

«  A matter of time » soutient que ce que programmaient les autorités Nazies, était la réalisation de leur plan d'extermination du peuple Juif, en Afrique du Nord et en Libye. Le temps leur manqua.

Une opinion erronée était que seuls les Juifs Européens avaient souffert sous « La botte Nazie ».  Le film «  Une question de temps » nous prouve le contraire : les Juifs de Libye et de Tunisie amassés dans des camps de travaux forcés ont subi eux aussi, à une échelle plus réduite, vu leur nombre, les sévices dont avaient souffert, au début de leur emprisonnement, les Juifs d'Europe. Ils furent obligés de travailler depuis l'aube jusqu'à la nuit tombante. Ils reçurent un seul repas par jour fourni par la Communauté Juive, qu'ils mangèrent dans une gamelle leur servant aussi de tasse et… aux besoins urinaux nocturnes. Nombre de témoignages sont donnés par ceux qui ont vécu cet enfer.  Une partie des Juifs Libyens furent  transportés à Bergen-Belsen, jusqu'à leur massacre.  Certains ont eu la chance de survivre et grâce à eux nous savons ce qui s'est passé.

Quand l'Iran proclame que l'holocauste n'est qu'une fiction, ces témoignages sont là pour prouver le contraire.

J'ai appris en contemplant cette production destinée à la télévision, que le leader choisi par les Juifs Libyens avait refusé de fournir des listes d'hommes âgés de 18 à 65 ans pour les travaux forcés. Avec diplomatie il a trouvé pas mal d'excuses (« C'est compliqué », «  le recensement prendra un temps infini »…)  D'autres cependant, parmi les notables ont accepté de faire cette triste besogne, pensant ainsi sauver leur peau. La chose se répète en Tunisie.

Les Juifs Tunisiens eux aussi en ont vu de toutes les couleurs : camps de travaux forcés (mon père en a fait partie), spoliations (ma famille aussi a subi cette dépossession), bombardements par les alliées (ma sœur en est encore traumatisée, la maison de mon oncle a été détruite et sa fille a trouvé la mort sous les décombres), la suppression de la nationalité française pour les Algériens...  

En voyant ce film j'ai bien compris les procédés utilisés par les nazis tels que nous les expliquent les personnages qui témoignent…  Notamment j'ai écouté le témoignage important de Moïse Bouhnik, une connaissance sfaxienne, j'ai écouté les affirmations d'Yvette Saâdoun que j'ai connue à Sfax et qui est la belle sœur du précédent. J'ai suivi les explications de l'historien, le professeur Haïm Saâdoun - que j'ai rencontré à Sfax quand il était âgé de trois ans -.  J'ai été très impressionné par ce que j'ai vu et entendu, j'ai appris ce que je ne savais que vaguement.

Mes félicitations à ceux qui ont tenu le flambeau et n'ont pas accepté qu'on falsifie l'histoire. Ce qui est fâcheux c'est que les émigrants d'Afrique du Nord, une fois arrivés en Israël ont été déroutés par un nouvel mode de vie. Un peu de tact et de compréhension de la part de la société israélienne de cette époque, aurait facilité leur intégration dans le pays. Un grain de compréhension de ce qui c’était vraiment passé par le gouvernement aurait remédié à une injustice causée aux handicapés  survivants de la Shoah arrivés en Israël après octobre 1953 de Tunisie.

Ces émigrants défavorisés par tous les gouvernements jusqu’ici,   n’auraient pas été lésés d’une rente qui leur revient tout comme  leurs frères  ayant fait leur Alya peu de temps avant eux.  

Bref, pour revenir au film, je trouve que tout a été bien expliqué. Historiquement je ne peux que donner mon avis : je remercie mon ami de toujours Réouven (Roger) Cohen de me l'avoir envoyé. Vous pourrez le voir aussi en vous adressant au producteur, Alain Jacobuvicz, téléphone :  972(0)528-3117911.

Camus 

 

BOU

 

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Commentaires
I
Ces précisons seront très utiles. Merci Édith, <br /> <br /> <br /> <br /> J'en tiendrais compte...
Répondre
E
Le meilleur est celui de Leni Yahil, qui a ecrit son livre en Hebreu.<br /> <br /> <br /> <br /> "Leni Yahil<br /> <br /> 1. In 1997, ten years after Yahil's book, Yad Vashem published a book in Hebrew, The Holocaust in France, and this book includes a chapter on the persecution of the Jews in Vichy North Africa.<br /> <br /> 2. Yahil's masterpierce, "in terms of content and scope, was The Holocaust: The Fate of European Jewry (1932–1945), published in Hebrew (1987), in English (1990) and in German (1998)."[1] This "book consists of three sections: the first part focuses on the Jews of Germany from 1932–1939; the second analyzes the spreading of the persecution in the East and West as part of the world war; this leads into the third and largest section, dealing with the Holocaust itself (1941–1945), which includes units on the countries of southern Europe and the overseas European territories, such as Vichy North Africa, and Italian Libya.<br /> <br /> <br /> <br /> When The Holocaust first appeared in Israel in 1987, it was hailed as the finest, most authoritative history of Hitler's war on the Jews ever published. Representing twenty years of research and reflection, Leni Yahil's book won the Shazar Prize, one of Israel's highest awards for historical work.<br /> <br /> <br /> <br /> Unlike some earlier major Holocaust historians (such as Raul Hilberg and Gerald Reitlinger), Yahil used both Jewish and non-Jewish sources for her research, including for her masterpiece work.[1] Until 2004, Yahil was a member of the editorial board of Yad Vashem Studies,[3] where she advocated for an approach to Holocaust research that relied on both Jewish and non-Jewish sources.[1]<br /> <br /> <br /> <br /> Now available in English, The Holocaust offers a sweeping look at the Final Solution, covering not only Nazi policies, but also how Jews and foreign governments perceived and responded to the unfolding nightmare. …<br /> <br /> <br /> <br /> Her writing is balanced, objective, and compelling, as she systematically explores the evolution of the Holocaust in German-occupied Europe, probing its politics, planning, goals, and key figures.<br /> <br /> <br /> <br /> The Holocaust is a monumental work of history, unsurpassed in scope and insightful detail. Objective yet compassionate, Leni Yahil brings together the countless diverse strands of this epic event in a single gripping account.<br /> <br /> <br /> <br /> Edith Shaked, Holocaust Educator
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I
Merci Édith pour toutes ces précisions, nous ne manquerons pas de consulter les ouvrages de Yeuda Bauer et Martin Gilbert.<br /> <br /> <br /> <br /> Cordialement, <br /> <br /> Camus
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E
Aucun historien mentione dans l'artice, a matter of time, est un specialiste de la Shoah en EUROPE (Europe politique, ki inclut les nations dans le continent ET leur territoires europeen d'outre mer.<br /> <br /> <br /> <br /> On ne peut comparer les historiens dans l'articles aux specialistes de la Shoah et de la Shoah en Europe, comme:<br /> <br /> <br /> <br /> Yehuda Bauer, academic advisor at Yad Vashem, and its former director. <br /> <br /> <br /> <br /> Leni Yahil, ki a recu prize Israel<br /> <br /> <br /> <br /> Martin Gilbert<br /> <br /> <br /> <br /> Dans leur livre, la persecution des juifs dans Vichy North Africa, fait partie integrale de la Shoah en Europe, et il ne faut pas faire de distinction.
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I
Le conseiller historique Dr Reouven (Roger) Cohen est est un historien, docteur en histoire de Tunisie. Il est possible de le contacter au kibboutz Sdot-Yam. <br /> <br /> Le personnes qui ont parlé dans ce film sont des gens qui ont vécu la Shoah, comme Moise Bouhnik zal et Colette Saadoun zal. <br /> <br /> De plus Haïm Saadoun est un historien, Professeur à l'Université de Haïfa. Plus historien que ça, je ne vois pas. <br /> <br /> <br /> <br /> Dans le numéro de téléphone il y a une erreur, Il suffit de joindre dans facebook un des réalisateurs Marco Carmel ou Serge Ankri pour demander le numéro exact.
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