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Qu'il fait bon dans mon moulin
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13 août 2021

En route pour Paris

      

noces-2                   

  A Paris

 Correspondant avec Hédi Bouraoui depuis huit ans, je décide de le rencontrer enfin cet été en France.  Il n'est jamais trop tôt pour mieux se connaître et jamais trop tard pour bien faire.  Apprenant mon désir mon épouse décide me faire accompagner par l'une de mes filles ou l'un de mes petits-enfants. A deux, c'est plus sûr. La question est posée aux descendants de la famille pour savoir qui  m'escortera,  les noms fusent mais aucune décision ne tombe. Au tirage au sort, Osnath est l'heureuse élue. Heureuse ? C'est trop dire, car ayant déjà fait partie de mon voyage en Tunisie en 2009, cette dernière craint que l'on lui reproche d'être l'éternelle désignée et ce n'est guère sympathique comme appréhension.  Mais attendez Osnath a plus d'un tour dans son sac : notre mariage d'or se situant le 17 juin, elle s'écrie :

 - Eureka ! J'ai trouvé. Papa (Camus) et maman (Gisèle) voyageront ensemble en couple d'amoureux.

Et tout le monde est d'accord. 

Notre ami Hédi trouve l'idée merveilleuse, pourquoi ne pas offrir du bon temps aux tourtereaux ? Cinquante de mariage ce n'est pas de tous les jours, vous ne pensez pas ? 

Le problème : Vivi souffrant d'une insuffisance respiratoire, est soigné par Gisèle sa belle-sœur. Une conférence au sommet est convoquée, le problème y est exposé. Vivi assure que durant huit jours il se portera comme un charme. Moché étudiant en médecine d'urgence 2è année garantit sa collaboration, de même que Viviane, Osnath, Jacob, Shir et toute la famille enfin.  Gisèle  convoque tout son petit monde pour exposer la situation : de quoi souffre Vivi, comment le soigner, le mode d'utilisation de son appareillage – génératrice d'oxygène fixe, génératrice chargeable ambulante, ballons d'oxygène transportables, bipap, inhalateur -,  la manière de préparer une inhalation ou de repérer une agitation, un trouble  etc. Le groupe se réunit plusieurs fois afin de s'assurer de sa compétence. Gisèle est enfin satisfaite.

- Ne soyez pas effrayés surtout, vous n'allez pas piloter le Titanic. En cas de problème inattendu, posez la question à Vivi, il est très intelligent et connait sa situation, il vous aidera à trouver la réponse.

- Hé ! Hé ! s'écrie le patient je serai moins souffrant que vous ne vous y attendrez.

Le récit du voyage ci-après.

 Le voyage : préparatifs d'ici et là

Commence alors l'organisation du voyage. Combine assez complexe, il ne faudrait rien oublier, tout est inscrit noir sur blanc et on fait un V à chaque phase passée : passeports, change, préparation de la valise, trousse de toilette, linge chaud, choix des chaussures etc.   

 Voyage 1ère option

Traveliste propose un vol pour le 19 juin avec hôtel compris, l'Hibiscus, deux étoiles Rue de Malte, sept nuits pour 714 dollars américains. Inscription et attente. Annonce aux amis des détails du voyage prévu. Hédi lui, préfèrerait que nous réservions un hôtel Rue des Gobelins, tout près de chez lui,  mais cette pension ne serait pas libre avant le 26 juin. Il cherche d'autres alternatives dans le 5è ou 6è arrondissement, mais attendant d'abord la réservation de Traveliste. Hédi écrit :

"Si c'est déjà commandé, vous serez quittes pour faire quelques stations de métros. Nous nous retrouverons donc le 19 juin".

Quatre jours plus tard une employée de Traveliste nous annonce que l'hôtel en question n'est pas libre et que l'on pourrait en réserver un autre en ajoutant une somme rondelette. Ce n'est pas fair-play de tenir un client en haleine une semaine pour lui dire en fin de compte, I am very sorry sir…   Nous coupons donc avec Travelist sans dommage. Nous annonçons à nos amis que le voyage est annulé. Tout le monde est désolé bien sûr.

 Voyage 2ème option  

Au petit matin Vivi ID se réveille avant l'aube et commence à naviguer sur les flots du net. Comme nous cherchons un voyage à Paris, Internet nous envoie toutes les options à nous embrouiller. Une adresse attire son attention : une proposition ressemblant à la précédente, si ce n'est le nom de l'hôtel qui change : Hôtel Mattlé Rue de la Boule Rouge près de l'Opéra et du Moulin Rouge. C'est tentant. Les images déroulantes de l'hôtel nous plaisent. Nous laissons nos coordonnées et attendons le début de la journée pour commander.  

Pas de problème nous dit-on. Le prix est un peu supérieur au précédent, mais qui compte ?  Bon, il n'y aurait aucun obstacle du côté réservation du gite parait-il et on attend que la commande du vol soit établie. Nous annonçons donc notre arrivée à Paris pour le 19. Peu de temps après on nous demande d'ajouter 300 dollars chacun pour la chambre d'hôtel car la Salon Aéronautique accapare tous les lits de la capitale. Contre force, pas de résistance et Vivi ajoute ce qu'il faut, joueur impassible. Passe un jour, puis deux, puis trois, le quatre suit, le cinquième ne tarde pas, ni le sixième…   Bref, un pépin. Pas Pépin le Bref,  bref, un pépin tout court…  on nous annonce, tenez-vous bien :

- Cet hôtel est complet Monsieur, je suis vraiment désolée nous dit une voix chantonnant au téléphone.

- J'écoute la suite...

- Je vous propose un autre dans la même rue, quatre étoiles, pour deux mille dollars, un prix très modique vu la saison…  Je regarde Gisèle. Elle prend le combiné et répond :

- Madame, je suis aussi désolée que vous, mais je voyage à Paris, ce n'est pas le Thaïlande que je désire visiter. Coupez l'affaire et envoyez-moi s'il vous plait une note que je ne dois rien.

- Sûr.

C'est tellement sûr qu'en surfant dans Internet nous découvrons que notre carte bancaire accuse une dépense  future de 1.000 dollars premier et deuxième acomptes.  Téléphone à Visa, téléphone à la société 90è minute-voyage, re-Visa, re-90è minutes-voyages… Enfin après un petit casse-tête tout s'arrange. Heureusement que Vivi Il Diavolo est  là et il tient le taureau par les cornes. Avec lui, on ne badine pas. Il ne me reste plus qu'à écrire à mes amis que  ce nouveau voyage est annulé. Cela me  vaudra bientôt le pseudo : Camus annonce, Camus annule. On me répond gentiment que ce n'est pas mektoub, ce n'st pas écrit dans le Ciel que j'arriverai de sitôt à Paris…

Donc il n'y a plus de voyage. Mais nous gardons nos illusions. Les hôtels recherchés sont pris jusqu'au 15 juillet. Mais c'est Tichâ bé-Av, le mémorial de la destruction des deux Temples, deuil national et jeûn. Pas de voyage avant cette date. Et après c'est Hédi qui voyage en Italie afin de parfaire son italiano. Nos illusions retombent à l'eau et notre valise se vide. C'est mardi 18 juin, le mémorial de maman. Toute la famille est chez nous et je me presse chez le dentiste.

 Voyage 3ème option

Entretemps Osnath lance un appel SOS à ses sœurs, consœurs, confrères et amis : papa est désabusé, trouvez-lui un voyage à Paris…  Le plus rapide c'est Vivi qui trouve deux places vacantes chez Arakia avec hébergement au New Hôtel Saint Lazare. Cela me parait magnifique, l'emplacement et l'hébergeur me plaisent. Un nouveau mail est envoyé aux amis parisiens :

Bonjour, contrairement à ce que je vous ai écrit ce matin, nous voyageons quand même demain, nous logerons au Nouvel Hôtel Saint Lazare Rue Amsterdam. A la bonne heure.  

Dans cette histoire rien n'est vrai jusqu'à la dernière minute. Le mercredi 19 j'apprends que le New Hôtel Saint Lazare est complet.

- J'ai compris nous prendrons une tente avec nous.

- Non répond l'impassible Vivi ID. Ils ont trouvé un hôtel meilleur que le précédent mais il coute  beaucoup plus cher.

- Charmant.

- Oui, mais tu ne paieras pas la différence. Comme ils sont obligés de vendre leurs billets d'avion, on nous fait une réduction. C'est aussi grâce à la réservation par Internet qui nous vaut 10  %    de rabais.

Nous re-préparons la valise, prenant avec nous les chemises à manches courtes par mégarde, oublions la pâte de dentifrice, nous devrons l'acheter ailleurs, nous faisons nos dernières formalités en dernière minute, assurance voyages + maladies, nous avons quand même le temps de manger avant de sortir prendre le train pour Tel Aviv. Nous arrivons à l'aéroport trop tôt et nous attendons patiemment le départ qui  aura un retard évidemment. Arrivée à Paris, terminal Trois, à Charles de Gaulle à 22 heures trente, accueillis par un orage et heureusement aussi par nos charmants bienfaiteurs Victor et Chantal venus nous emmener à l'hôtel Pavillon Arc de Triomphe, 51 Boulevard Pereire.

Si c'était moi le conducteur je ne serais jamais arrivé à bon port. Heureusement que Chantal et Victor connaissent Paris comme la cour de leur maison. Les rues sont bondées, inondées, les voitures telles des escargots se frayent la route à coups d'accélérateur et de freins. Quel voyage épuisant pour Victor, son carrosse roule deux heures au moins. Des chaussées affaissées ou baignant dans l'eau sont fermées et nous contraignent de les contourner.  Victor et Chantal, nous vous devons un fier service.  

Chantal descend avec nous afin de s'assurer que nous sommes arrivés à bon port. Une accolade avec nos compagnons et nous nous quittons. A la réception on nous  dit que des appels ont fusé d'un peu partout en Israël, s'enquérant de nos nouvelles. Justement notre portable choisit le moment de faire des siennes.

Je vous raconterai notre séjour inoubliable à Paris dans un autre article. 

 

Paris

 

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